

Alt.En, entreprise créée en 1997 à La Rochelle, conçoit et produit des navires à propulsion électrique sans émission ou hybrides. Devenue leader européen sur ce marché, l'entreprise est une référence en matière d'innovation sur les marchés du développement durable.Témoignage de Philippe PALLU DE LA BARRIERE son dirigeant.
Un pari permanent de rester à la pointe des nouvelles solutions durables
Votre entreprise a un savoir-faire très spécifique et innovant, pouvez-vous nous dire en quoi il consiste ?
Nous concevons et produisons des bateaux à passagers à propulsion électrique sans émission ou hybrides. Nous sommes leader européen dans ce domaine particulier et nos bateaux possèdent les meilleures performances en termes d'autonomie et de vitesse.
Qu'est-ce qui vous a motivé pour créer votre entreprise en 1997 ?
Au sein du CRAIN (Centre de recherche pour l'architecture et l'industrie nautiques), nous avons conçu et réalisé un prototype de bateau électro-solaire en 1996 en collaboration avec l'université de la Rochelle. Ce projet a été monté à l'occasion du Challenge européen des bateaux électro-solaires qui s'est déroulé à La Rochelle. Cette expérience nous a incités à proposer à la Ville de la Rochelle l'expérimentation d'un passeur électro-solaire. C'est pour produire ce premier bateau à passagers que nous avons créé Alternatives Energies en 1997.
Quelles sont vos réalisations les plus remarquables, avec quels partenaires et pour quels marchés ?
2 passeurs de 30 places à La Rochelle (CDA la Rochelle) qui transportent 350000 passagers par an depuis dix ans.
2 navettes de 75 places à Paris ( société ICADE) qui transportent le personnel d'un ensemble de bureaux en prolongement d'une ligne de métro.
2 bus de mer de 75 places à la Rochelle, premier bateau zéro émission effectuant un service régulier maritime.
Le ferryboat de Marseille zéro émission, remplaçant du César qui traverse le Vieux Port en continu.
Comment comptez-vous poursuivre votre démarche de développement durable et quel avenir voyez-vous à votre entreprise ?
Nous souhaitons continuer à produire des bateaux sans émission et aussi des bateaux hybrides qui, grâce à un travail dans tous les domaines pour réduire la consommation d'énergie, permettent des réductions considérables de GES.
Nous souhaitons aller vers des bateaux à plus grande capacité et continuer d'améliorer notre technologie.
Comme nous ne maîtrisons pas du tout les paramètres principaux de notre développement que sont le coût du carburant fossile, la taxation de l'empreinte environnementale et le niveau d'incitation apporté par la collectivité, nous ne nous fixons aucun objectif en termes de croissance.
Quels conseils donneriez-vous à d’autres entrepreneurs ?
Pour les activités "développement durable": travailler sur la performance et la fiabilité du produit afin d'obtenir la crédibilité indispensable. Rester prudent pour ce qui concerne notamment les investissements dans les moyens de production, face à un marché émergent dont le rythme de développement est difficilement prévisible. Ne pas s'obstiner sur la compétitivité économique par rapport aux solutions existantes possédant une empreinte environnementale plus grande. Tant que l'empreinte environnementale et les carburants fossiles ne sont pas facturés à leur vraie valeur, il faut rechercher les marchés possédant une logique de promotion environnementale.